BLACK SWAN














UN FILM SUR
Les boîtes à musique, l'intérêt de se couper les ongles, les ballets, les chaussettes de danse comme on n'en avait plus vues depuis Flashdance, les filles qui se mettent les doigts, dans la gorge.

POURQUOI "Black Swan"?
Le Cygne noir est le rôle qui va être attribué au personnage de Natalie Portman en même temps que celui du Cygne blanc, son exact opposé. C'est cela qui va poser problème, quand son naturel calme et renfermé va faire face au côté maléfique qu'elle a toujours refoulé. Les geeks comprendront bien la situation si on leur explique que c'est comme quand Jean Grey est devenue le Phœnix Noir. Mais Vincent Cassel il a moins la classe que Scott Summers, parce que lui il peut lancer des rayons avec ses yeux et que Vincent Cassel c'est juste un prof de danse.

LA BLAGUE DU FILM

Le fait que, Mila Kunis, elle porte bien son nom (mais cette blague aurait quand même été mieux si elle s'était appelée Mila Broutis).

ÉQUATION
BLACK SWAN = La Mouche + Carrie + Mullholand Drive

UN FILM QUI DONNE ENVIE DE
voir un ballet en vrai. Et que quelqu'un adapte un jour Casse Noisette en film live, je demanderais vraiment à voir.

POURQUOI Y ALLER

Parce que tout le monde l'a vu et l'a trouvé génial, et qu'on aurait l'air un peu bête d'écouter les gens en parler sans rien y comprendre.
Pour Natalie Portman qui est fabuleuse, mais qui n'a malheureusement pas l'opportunité de l'être un peu plus : on aurait aimé qu'elle s'enfonce plus loin dans la folie quand on voit la façon dont est traitée celle-ci dans les vingt dernières minutes du film.
Pour une magnifique mise en scène qui rend la violence inattendue et paradoxalement esthétiquement pas désagréable à regarder. On aime être choqué quand c'est aussi bien fait.
Si on aime la danse, car la façon de filmer ce processus créatif et de sublimer cet art corporel le rend absolument passionnant.
Parce que le tour de force d'Aronofsky est de ne pas simplement faire un film sur l'adaptation du Lac des Cygnes, mais consiste à nous proposer un film qui est lui-même une adaptation de ce ballet.

POURQUOI NE PAS Y ALLER
Parce que, malgré la beauté de l'image, le choix de la caméra épaule est parfois difficile à encaisser.
Si l'on aime les rebondissements et les intrigues bien ficelées, car ici tout est convenu dès le début pour qui a un minimum de références cinématographiques. L'intérêt n'est plus dans la question "que va-t-il se passer?" mais plutôt "comment cela va-t-il se passer? jusqu'où cela va aller?".
Si on a un peu de mal avec l'automutilation. En gros si vous vous mangez les ongles, que vous êtes anorexique ou schizophrène, n'y allez pas.

LE DISCOURS D'UN ROI














UN FILM SUR
la dyslalie (d'entrée de post, un mot compliqué, Dieu que ce blog devient intelligent), les chevaux de bois, la grandeur, Alzheimer il y a 80 ans, les praticiens sans diplômes, la radio, les paris minables à un shilling.

POURQUOI "Le Discours d'un roi"?

Le but du film est d'apprendre au futur roi à parler de façon à ce qu'il devienne la voix de ses sujets, mais aussi parce que, à l'aube de la généralisation d'un média comme la radio et de l'éloquence politicienne (les discours d'Hitler), il devient indispensable de se faire entendre. Le but n'est donc pas simplement de travailler sur un discours à l'attention de la population, mais surtout sur le discours, la façon de parler. Ce n'est pas tant ce qu'on dit qui importe, mais plutôt la façon dont on le dit (le film est d'ailleurs l'illustration même de cet adage : l'histoire n'est qu'une anecdote historique dans le fond mais la façon de la raconter est brillante).

LA BLAGUE DU FILM
L'exercice d'articulation qui consiste à crier le plus de grossièretés possible (la meilleure réplique du film doit être "Fuck" d'ailleurs).

ÉQUATION
LE DISCOURS D'UN ROI = 2 x Oscar du meilleur interprète masculin + Oscar de la meilleure interprète féminine + Oscar de la mise en scène

UN FILM QUI DONNE ENVIE DE

le voir couronné de succès et récompensé à grande échelle.

POURQUOI Y ALLER
Si on n'a pas aimé A single man, le dernier film avec Colin Firth, parce que ce dernier vaut infiniment mieux que ça.
Parce qu'on se dit qu'en ayant eu des parents comme ça, la reine Elisabeth doit pas être si coincée qu'elle parait.
Parce qu'un roi qui dit "foutre", "merde" et "bite", ça fait toujours son effet.
Parce que, habituellement, voir un film unanimement salué et acclamé par la critique ça dénote chez lui quelque chose de chiant, prétentieux ou intello (voir les trois à la fois si c'est un film français). C'est assez rare pour être gratifiant de se dire qu'on a vu un film jugé très positivement et, s'il est couronné aux Oscars, je vous dis même pas comment vous allez vous trouver hype de l'avoir vu.

POURQUOI NE PAS Y ALLER
Parce que le bégaiement sonne un peu comme un prétexte : il n'est que peu exploité dans le rapport au regard des autres. Jamais le personnage n'est jugé ou moqué, seule compte la façon dont il (ne) gère (pas) ce handicap. On aurait aimé voir un peu plus les réactions (et la présence même) de l'Anglais moyen et ce qu'il en pense. Sinon laplace des bègues serait assurée dans la société, ils n'auraient pas de problème d'intégration, ce qui n'est évidemment jamais le cas (que celui qui n'a jamais imité un bègue me jette le premier rendez-vous chez l'orthophoniste). En gros, n'y allez pas si vous comptez voir l'intégration des handicapés de l'éloquence dans la société (et en même temps c'est difficile de juger cela négativement : ledit bègue étant roi, il ne fait pas réellement partie de la plèbe) ou si vous voulez vous aussi vous en moquer. D'ailleurs vous n'en aurez pas envie. Non, si vous tenez réellement à être méchant, allez plutôt squatter les bancs de l'ENA : il parait que plus d'un politicien avaient des problèmes d'élocution avant d'arriver à de hautes responsabilités (ou d'échouer lamentablement s'ils n'ont pas réglé ce problème).

COMMENT SAVOIR?















UN FILM SUR
le baseball féminin, les sautes d'humeur des femmes enceintes, les questions qu'on se pose quand on a rien à faire (beaucoup de sujets qui parleront aux femmes donc), les magouilles financières qui n'en sont pas vraiment puisque tout le monde le fait (comme graisser la patte à un émir), la caméra qui ne tourne jamais lors d'un grand évènement, l'inventeur de la pâte à modeler.

POURQUOI "Comment savoir?"?
Parce que le film raconte les errances d'une jeune femme, enfin "jeune", plus assez pour jouer au baseball, et puis "errances", faut pas exagérer non plus, on n'est pas dans un road trip ou un cheminement intellectuel intense. Disons plutôt que, perdant son emploi de joueuse de baseball professionnelle, elle n'a pas d'autre choix que de se demander comment savoir ce qu'on veut, si on est heureux, et quand on est amoureux.

LA BLAGUE DU FILM
Difficile de ne garder qu'une seule phrase ou une seule situation tellement le personnage joué par Owen Wilson en produit à la pelle. Il ne doit pas avoir plus de trois répliques sérieuses. La blague du film, c'est lui. Mais comme je ne résiste pas au plaisir d'en citer une :
"Comment on sait qu'on est amoureux?
-Moi je sais que je suis amoureux quand j'utilise des capotes avec les autres filles.
-Oh mon dieu, je suis amoureux!"

ÉQUATION
COMMENT SAVOIR = ( 27 ROBES + Jack Nicholson + Un pote de Judd Apatow + Un pote de Ben Stiller) x Le producteur des Simpsons

UN FILM QUI DONNE ENVIE
de juger moins méchamment les comédies romantiques.

POURQUOI Y ALLER?
Parce que Paul Rudd qui joue les mecs bourrés on a beau en avoir l'habitude on ne s'en lasse pas.
Parce qu'il y a un vrai travail au niveau de l'image (qu'on ne saurait définir en dehors de mouvements de caméras fluides et d'une lumière épaisse, mais ça suffira).
Parce que, pour une fois, on ne tombe pas dans le cucul romantique ou les questions trop existentielles sur l'amour. Même la façon de déclarer sa flamme sera empreinte de cette volonté de ne pas glisser dans la comédie romantique pour femme au foyer désespérée ou gay refoulé : quand une femme essaie de vous dire quelque chose mais n'y arrive pas, répondez "moi aussi je t'aime". C'est original, drôle, ça a de la classe, et du coup vous êtes sûr de pouvoir vous la faire (ça c'est moins classe) (mais ça marche).

POURQUOI NE PAS Y ALLER?
Parce que, malgré le fait qu'on rigole bien et que les dialogues soient très bien écrits, on n'en retient pas grand chose une fois sorti de la salle. On se rappelle avoir passé un très bon moment, que les acteurs étaient tous excellents, mais impossible de se souvenir d'une réplique ou d'une situation qui nous a fait rire (d'où mon problème de ne pas pouvoir vous retranscrire ma réplique préférée sur l'homme qui collectionnait ses excréments pour les envoyer à son patron). Cela vient du fait que chaque séquence soit un vrai plaisir mais qu'elles ne font aucun effet combinées les unes aux autres. Le rythme et les gags sont bons, mais leur enchainement est trop systématique et pas forcément cohérent : ils ne tendent pas vers un but précis, vers une cohésion scénaristique intéressante.
Parce que Reese Witherspoon est très correcte dans ce rôle mais que son personnage ne se distingue pas de l'archétype de la pauvre trentenaire esseulée. Elle est victime du syndrome des princesses interchangeables. Ça aurait aussi bien pu être Isla Fisher ou Katerine Heigl, ça n'aurait pas changé grand chose.